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Petites phrases et grandes idées
30 janvier 2012

Ils l'ont pas volé (semaine du 23/01 au 29/01)

Portrait "Nicolas Sarkozy" du mec qui ne comprend rien à ce qui se passe, là, dehors : Nicolas Sarkozy

Sarkozy-tele_scalewidth_630Hier soir, le vice-Chancellier allemand le Président de la République a parlé. A la télé. Ouais ouais. Clairement, Nicolas Sarkozy a axé son intervention sur trois piliers : annonces décevantes (Wahou, 30% de construction en plus ! Yes, une TVA qui grimpe !), un peu de lyrisme ("la France se vide de son sang industriel" : magique) et mise en avant de son présumé courage ("on ne se réunit pas avec les syndicats pour décider de ce qui va être facile à faire" : exceptionnel). Une heure très longue, très technique, où le Président a montré qu'il était Président en multipliant les références à l'international et en parlant de son bilan (parfois en faisant amende honorable d'ailleurs). A noter, au passage, l'omniprésence de l'Allemagne dans les discussions, jusqu'à la nausée.
Mais ce qui a le plus surpris dans cette émission, c'est la pauvreté sismographique qu'elle a produite. François Hollande sort d'une semaine très riche et très positive médiatiquement et Nicolas Sarkozy s'invite sur neuf chaînes pour dire... ça ? C'est décevant, étonnant et presque révélateur. Là où certains ont reproché la mollesse et l'ennui du passage d'Hollande sur France 2, ils auront vu que Sarkozy n'est pas non plus, actuellement, capable d'enchanter la campagne.

 

 

Bonnet d'âne "Gaston Lagaffe" de la stupidité alliée à la malchance : Nadine Morano

Encore Morano ? Ben ouais, encore elle. Quand elle ne fait pas tout pour se mettre en avant, les circonstances le font pour elle. Ainsi, cette semaine, la poissonnière préférée des Guignols a vu une moto de son escorte ministérielle renverser un piéton de 28 ans. Le tout alors que le véhicule roulait largement au-dessus de la limite et à contre-sens ! On peut donc constater que la bêtise et la malchance ne sont pas incompatibles. Combien ont réagi à cette nouvelle en se disant que ça n'aurait pas pu arriver à quelqu'un d'autre ? Et est-on en droit de se demander comment la ministre de l'Apprentissage peut justifier une telle hâte (excès de vitesse ET contre-sens) ? Heureusement que la République irréprochable est bien en place...

 

 

Gâteau "joyeux anniversaire la Corée du Nord" de l'année écoulée qui n'a pas fait avancer le schmilblick : la Place Tahrir

manifestants-place-tahrir-egypteIl y a un an (et quelques jours), des manifestants égyptiens prenaient d'assaut la Place Tahrir et réclamaient démocratie, égalité et liberté. Quelques semaines et beaucoup de morts plus tard, il obtenaient la tête de Moubarak comme leur voisins viraient Kadhafi et Ben Ali à coups de pompes dans le train. Succédant directement à ce bon Hosni, l'armée égyptienne ne semblait pas pressée d'organiser des élections. Mais, avec un timing impressionnant, ces chers gradés ont bien attendu que les Frères Musulmans et tous leurs amis extrémistes soient en ordre de bataille pour appeler le peuple aux urnes. Résultat : un dictateur remplacé par un gouvernement qui fait frémir tout démocrate. Nous voilà donc un an plus tard et l'Egypte rigole. En Tunisie et en Libye, les lendemains ne chantent toujours pas et les surlendemains font carrément peur. Et dire qu'en Syrie, ils n'ont même pas encore chassé leur tyran à eux...

 

 

Entonnoir "Imagine que ce soit ton enfant" de l'argument complètement con systématiquement ressassé : l' "Arrogance" d'Hollande

Tout le monde a déjà dû faire face à un débat sur la peine de mort. Le sujet a beau être classé, inscrit dans la Constitution, verrouillé à triple tour, il finit toujours par revenir sur la table. Un oncle, une voisine qui claque que, finalement, ces délinquants sexuels, ces violeurs d'enfants, faudrait les piquer et-pis-c'est-tout. Et face aux arguments épuisés, à l'époque, par Robert Badinter et même avant par Victor Hugo, arrive toujours l'attaque finale sur le thème "imagine que ce soit ton gamin qui se fasse violer"... Contre-productif, idiot et non-pertinent. Mais systématique.
Dans le même genre, la France s'est réveillée vendredi avec, sur les ondes et les chaînes de télévision, Copé (France Inter), Guéant (France 2), Le Maire (Canal +), Kosciusko-Morizet (i-Télé), Bertrand (Europe 1) ou encore Longuet (RTL). La grande armada sarkozyste de sortie pour débriefer la prestation de François Hollande la veille. Or, tous ces cadors ont bien répété leurs éléments de langage puisque tous, sans exception, ont fustigé la prétendue "arrogance" du socialiste, convaincu selon eux d'être déjà élu. Or, une petite chose taraude l'auditeur : des soutiens de Nicolas Sarkozy qui reproche son arrogance à un de ses adversaires ? Vraiment ? La perle revenant à Xavier Bertrand, lèche-botte parmi les lèche-bottes, qui nous a pondu la phrase de la semaine : "je préfère un homme qui est dans la sincérité comme Nicolas Sarkozy". Voilà, tout est dit, la crédibilité de l'argument est ruinée. D'autant que le Président lui-même l'a utilisé dimanche soir.

 

 

Arme fatale "Roger Murtaugh" du type trop vieux pour ces conneries : Alain Juppé

6643-11055Dans la quadrilogie "L'arme fatale", le policier Roger Murtaugh, interprété par Danny Glover, passe son temps à râler devant les délires psychotiques de Mel Gibson et les fusillades à répétition. D'où sa phrase fétiche : "je suis trop vieux pour ces conneries".
Jeudi soir, sur la lancée de son meeting réussi du Bourget, François Hollande se payait deux heures de prime-time sur France 2 avec, cerise sur le gâteau, un débat avec Alain Juppé. L'UMP semblait estimer hors de question que le candidat PS sorte glorieusement de sa grosse semaine médiatique. D'où le choix de l'ancien Premier Ministre, débatteur ordinaire mais homme de dossier et fin connaisseur de tous les aspects de la vie politique. Moins à-même, donc, de se faire mettre en copeaux qu'une Morano, un Chatel ou un Bertrand.
Hélas, le maire de Bordeaux a très moyennement fait le poids face à un Hollande très affûté et maîtrisant son sujet. Ainsi, le débat, plutôt technique, a été ponctué de quelques passes d'armes amusantes, systématiquement à l'avantage du socialiste. De là à dire qu'Alain est "trop vieux pour ces conneries"...

 

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Commentaires
B
Et oui dimanche je me suis surprise à m'ennuyer , je m'attendais à pester comme d'habitude,Il n'était pas à la hauteur , ou est-ce moi qui m'habitue ? On le connait trop : ses effets n'ont plus d'effets.<br /> <br /> mais rassurons-nous la première de tous les journaux radio et télé sera :LA NEIGE!! et les grévistes qui prendront en otage...<br /> <br /> Les analyses comparatives viendront en 2ième ou 3ième position...
Petites phrases et grandes idées
  • Une petite lanterne, sans prétention, pour éclairer la politique et ceux qui la font. A mi-chemin entre le prestige de la fonction et le ridicule de certains débats, il y a tout un monde à passer au crible...
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