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Petites phrases et grandes idées
13 janvier 2012

De l'effervescente campagne de François Hollande

manuel_valls_referenceDécidément, pour quelqu'un qui est censé ne rien proposer, être mou et incarner l'immobilisme, François Hollande fait énormément parler de lui ces derniers temps. Evidemment, son statut de candidat favori à la présidentielle en fait nécessairement une tête d'affiche de l'information, mais ces derniers jours ont été marqués par une foule de rumeurs, d'annonces et de polémique autour de lui.

Le caniveau, d'abord, avec les restes de l'affaire du "sale mec". Gauche et droite se renvoient la balle en s'accusant mutuellement d'amener la campagne au ras des pâquerettes. En temps de campagne présidentielle, le flot d'informations va à une telle vitesse que la mémoire des électeurs ne dépasse pas quatre à six semaines. Le 20 avril prochain, personne ne se souviendra du "sale mec" et il n'y aura pas un journaliste pour rappeler à quel point cette affaire aura été grotesque de A à Z. Mais, déjà, les prémices de la faiblesse de l'équipe de campagne d'Hollande se font jour avec un cafouillage interne en terme de communication. Réponse, pas réponse ? Prise de hauteur ? Riposte musclée ? Chacun dans son coin et, semble-t-il, aucune consigne claire...

Le symbole, ensuite, avec la visite à Jarnac là où d'autres se partagent Jeanne d'Arc. La pucelle "n'appartient à personne", mais tout le monde s'en fout. Mitterrand, lui, appartient à la gauche et celle-ci lui rend bien. Le comparatif entre les deux hommages se fait clairement en la faveur du candidat socialiste qui fait appel à des racines beaucoup plus présentes dans l'imaginaire collectif. Ce qui n'est qu'une péripétie de campagne montre qu'il y a au moins un peu de qualité d'adaptation au sein de l'entourage du candidat. François Hollande serait donc bien entouré, mais le parti qu'il représente a toujours autant de mal à faire l'union sacrée derrière son champion.

 

Y'a-t-il un pilote dans l'avion ?

 

Les chiffres, pour poursuivre. Un sondage montre que le candidat socialiste perd quelques points et que l'écart se resserre entre le Président sortant et son principal challenger. Et combien de responsables de gauche sont montés au créneau pour faire de la langue de bois nécessaire, rappelant que les sondages ne sont que des sondages et que la bonne nouvelle, c'est que le FN recule ? Aucun. Renvoyés dans leurs 22, les socialistes se sont justifiés vaguement en utilisant l'argument déjà invoqué d'un point de départ trop haut. C'est vrai, lorsque les études d'opinion plaçaient Hollande autour de 35% à la sortie de la primaire socialiste, personne n'y croyait. Mais en assurant que cette chute est normale, l'équipe du candidat donne une importance et, surtout, une crédibilité aux sondages. C'est extrêmement dangereux et le boomerang pourrait revenir assez vite.

Les idées, enfin. Parce que c'est pas tout ça, mais il s'agirait de faire une proposition ou deux dans cette campagne. Hollande, lui, est sorti de sa réserve dans ce domaine avec plusieurs propositions qui n'ont pas manqué de faire réagir. D'abord cette aménagement du quotient familial, vraie mesure sociale, dont l'annonce a été complètement ratée. Une telle idée se doit d'être expliquée au grand public, pour qui la politique fiscale est floue, mais essentielle. Or, tout ce qu'ont réussi à faire Valls, Sapin et leurs amis, c'est de se contredire quasiment en temps réel. Suppression ou aménagement ? Y'a-t-il un pilote dans l'avion ? Quelqu'un n'a-t-il pas la fonction de fournir des éléments de langage à l'entourage d'Hollande ? Résultat : contre-attaque de la droite qui accuse l'adversaire de ne pas être clair. Face à l'UMP, une erreur de ce calibre se paye cash, sur i-Télé, France 2 ou Twitter. Et voilà comment les responsables du projet socialiste s'arrachent les cheveux face à l'incapacité des responsables à "vendre" les idées qu'ils mettent des semaines à pondre. A propos : connaissez-vous Najat Vallaud-Belkacem, Delphine Batho, Bernard Cazeneuve et Bruno Le Roux ? Non ? Ce sont les porte-parole de campagne du candidat...

Il y a en effet de quoi être dérouté à analyser les derniers jours de la campagne de François Hollande. Et surtout, il y a de quoi être inquiet pour lui si elle devait se dérouler comme cela jusqu'à la fin. Car si la communication personnelle du candidat est plutôt bonne, celle de son entourage, censé pourtant le défendre et le protéger, est calamiteuse. C'en est même incompréhensible. Heureusement pour Hollande, l'équipe de Nicolas Sarkozy compte une belle brochette de bras cassés elle aussi. Face à ce constat, les prévisions hautes, tant pour Marine Le Pen que pour les abstentionnistes, se comprennent un peu mieux. Pour réenchanter la politique, il doit se faire mieux que ces deux candidats-là...

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Commentaires
B
C'est ma "fenêtre "pour dire que j'apprécie le texte du jour et n'aie pas de commentaires particuliers , mais j'aimerai en lire..alors chers lecteurs , commentez! commentez! ça fera plaisir à l'auteur et à moi..faut "émuler"!!
B
Ben oui ce François nous donne des sueurs froides , on se dit ça y est c'est parti , une bonne proposition et vlan : d'accord avec l'auteur , il est grand temps qu'une véritable équipe de com agisse !! La Marine est en embuscade .. Sarko se débrouille comme il peut avec des AAAAA , d"ailleures c'est rigolo à entendre tous ces A , toutes ces bouches grandes ouvertes..
Petites phrases et grandes idées
  • Une petite lanterne, sans prétention, pour éclairer la politique et ceux qui la font. A mi-chemin entre le prestige de la fonction et le ridicule de certains débats, il y a tout un monde à passer au crible...
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