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Petites phrases et grandes idées
2 février 2012

De ceux qui restent, de ceux qui partent

article_2601-FRA07-CHEVENEMENTLa nouvelle a bouleversé la France, l'Europe, le Monde. Les bourses autour du Globe ont observé une minute de silence pour digérer l'information. Les drapeaux de tout le territoire de Belfort ont été mis en berne. Jean-Luc Mélenchon a arrêté de râler plus de 10 secondes. Des moutons ont perdu leur laine. L'axe de la Terre a dévié. Mesdames et Messieurs, Jean-Pierre Chevènement a baissé les yeux : il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle.

Alors oui, évidemment, il faut un certain temps pour digérer la nouvelle. Le colosse du Mouvement Républicain et Citoyen ne briguera finalement pas les suffrages. Les raisons de son abandon sont aussi floues que celles qui l'avaient poussé à se présenter. A priori, le MRC a poussé les négociations pour obtenir quelques circonscriptions et le bluff a fait long feu. Ses 0,0001% d'intentions de vote n'ont pas permis au Phénix de Belfort de faire pression sur le PS. Sans doute son mouvement ressort-il affaibli de cette aventure étrange et la retraite politique imminente de Chevènement sonnera sans aucun doute le glas du MRC. Bien sûr, l'ancien candidat va arguer qu'il préfère éviter la possibilité d'un nouveau 21-avril et qu'il ne supporterait pas que ses propres voix manquent à François Hollande, qu'il prend de la hauteur, qu'il se retire dans la dignité, etc. Il n'en est, évidemment, rien, surtout venant de l'homme désigné nommément par Lionel Jospin comme le responsable direct de la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de 2002. Que ce soit par manque de signatures ou d'intentions de vote, Chevènement abandonne donc la course. L'heure est donc, à moins de trois mois du premier tour, au bilan.

 

Un graal : 500 signatures

 

Aujourd'hui, les candidats assurés, sauf énorme accident, de voir leur nom sur des bulletins en avril prochain sont les suivants : François Hollande, François Bayrou, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Sarkozy (quoi qu'on en dise) et Marine Le Pen (son bluff tout pourri fait figure de maronnier politique, elle aura ses 500 signatures). Ce sont là des personnalités solides, soutenues par des partis forts et disposant de réseaux d'élus suffisants pour obtenir les sacro-saints parrainages sans aucun problème. Sans le moindre doute, ceux-là seront au rendez-vous.

Pour Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, le mystère n'est que très léger. Il ne concerne pas tant les signatures, qu'ils devraient obtenir sans trop de difficultés, mais plutôt la pertinence de leur double candidature. Ils sont tous deux absolument invisibles médiatiquement et défendent les mêmes thèses. Sans compter les ombres encombrantes de leurs prédécesseurs respectifs. "Petites phrases et grandes idées" mettrait bien une main à couper qu'Arthaud ira au bout. Pour Poutou, en revanche, le doute est permis.

Chez les centristes, c'est la grande bagarre. La course au parrainage doit être véritablement tragi-comique, derrière l'assurance Bayrou. Hervé Morin aura le plus grand mal à obtenir les 500 paraphes si l'UMP passe des consignes contre lui. Idem pour Dominique de Villepin, qui peut toutefois compter sur les réseaux chiraquiens. Le premier doit, en plus, lutter contre son propre camp et contre toute logique. Tandis que le second n'a rien à perdre et a soif de revanche. Crédité d'intentions de votes faméliques, Morin abandonnera à la surprise d'absolument personne. Villepin ira, lui, au bout, même si ses sondages ne volent pas beaucoup plus haut. Reste, enfin, le cas Corine Lepage, dont on se demande ce qu'elle est venue faire dans cette galère. Elle a déjà été candidate, on suppose donc qu'elle est capable de réunir les parrainages. Mais qu'a-t-elle à gagner dans une bataille où elle ne peut décemment viser qu'1% des voix ?

Restent nos deux candidats remuants de la droite de la droite. Christine Boutin crie son désespoir sur tous les supports qu'elle trouve. Contrairement à Marine Le Pen, elle n'a pas d'intérêt particulier à faire croire qu'elle ne dispose pas des parrainages nécessaires. Il y a donc fort à parier qu'elle dit vrai. Et l'ancienne ministre de la Famille, en quête de vendetta et de christianisation de la politique, risque de voir 2012 lui passer sous le nez. Là encore, on parle d'une candidate transparente, sans influence et qui n'a provoqué aucun élan dans l'opinion. Nicolas Dupont-Aignan, lui, affiche une attitude tout à fait opposée à celle de Boutin. Confiant, il assure être proche de réunir les 500 signatures et, ainsi, participer à sa première présidentielle. Contrairement à sa consoeur-grenouille-de-bénitier, il dispose d'une véritable ligne directrice et d'un programme cohérent, bien que plutôt farfelu. Au final, c'est peut-être cela qui fait la différence.

Au final, si plusieurs candidats déclarés seront, sans le moindre doute, au rendez-vous d'avril, d'autres dégagent un soupçon de doute, mais devraient en être. Finalement, seuls Philippe Poutou, Hervé Morin, Corine Lepage et Christine Boutin inquiètent véritablement. Ceux-là, pour des raisons diverses, vont éprouver les pires difficultés à convaincre 500 élus de les parrainer. Ou, pour certains, à ne pas céder aux pressions qui leur intiment de ne pas franchir le pas. Dans ce domaine, comme dans tant d'autres, le 21-avril joue un rôle prépondérant car les grands candidats rechignent désormais à laisser se présenter les représentants de leurs partis satellites. L'avenir nous dira combien resteront sur le carreau.

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  • Une petite lanterne, sans prétention, pour éclairer la politique et ceux qui la font. A mi-chemin entre le prestige de la fonction et le ridicule de certains débats, il y a tout un monde à passer au crible...
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