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Petites phrases et grandes idées
15 février 2012

De la grande semaine de l'UMP : côté pile et côté face

84865538Le jour est arrivé, chers amis, le fameux faux suspense arrive enfin à son terme. Ce mercredi soir, au 20 heures de TF1, Nicolas Sarkozy va annoncer à la France entière qu'il rempilerait bien pour cinq ans de plus à l'Elysée. Toutes les chaînes d'informations sont en boucle sur cette vraie fausse indiscrétion, tout en étant en duplex permanent de l'endroit où se trouve le chef de l'Etat, juste au cas où il ait envie de faire son annonce en direct d'une usine. Outre l'habituel ridicule des médias autour de cette affaire, deux réflexions viennent directement à l'esprit. D'abord, serait-ce trop demander que d'espérer voir le Président de la République offrir la primeur de l'information au service public ? Mais non, l'audience est meilleure sur TF1. Et puis, on se dit que, finalement, les Mayas avaient peut-être raison sur 2012...

Grande semaine pour l'UMP donc. La séquence qui s'annonce devrait et doit être positive pour la majorité, déjà largement embourbée. Et, de fait, il y a quand même quelques bonnes nouvelles à se mettre sous la dent. Le retrait de Christine Boutin en fait partie. Si l'agiteuse de bibles ne pesait pas grand chose dans les sondages, les 14 voix dont elle était créditée sont toujours les bienvenues dans l'escarcelle présidentielle. Car oui, toute vengeresse qu'elle était après son éviction brutale du gouvernement, Boutin a bien annoncé son ralliement à Sarkozy. La fierté est bien peu de chose à côté d'un secrétariat d'Etat et de deux circonscriptions.

Au chapitre des bonnes nouvelles, l'UMP pourra bientôt compter sur la défection d'Hervé Morin, là encore au profit du Président sortant. L'aventure du centriste a suffisamment duré et l'Histoire, la grande, nous dira peut-être ce qu'il est allé faire dans ce pétrin. Tout a été dit là-dessus, Morin s'est flingué et doit s'en mordre les doigts. Plus intéressante, en revanche, est l'information lâchée par Nicolas Domenach sur le plateau de "la Nouvelle Edition". D'après le journaliste de "Marianne", Frédéric Nihous, candidat naturel de CPNT (Chasse, Pêche, Nature et Traditions), renoncerait à son tour pour soutenir Nicolas Sarkozy. Aaaah, des chasseurs ! C'est bon ça, ça vote coco, surtout à droite. Si en plus ils ont le soutien du parti, c'est toujours ça que le FN aura pas. La première semaine de campagne officielle de Sarkozy ne se présente donc pas si mal. Sauf que, jusqu'ici, on ne s'était intéressé qu'aux bonnes nouvelles.

 

Les bras-cassés de l'Assemblée

 

Parce qu'en fait non, tout bien réfléchi, la semaine est plutôt pourrie pour l'instant pour le Président et sa majorité. On se souvient que lors de son intervention télévisée, il avait finalement décidé de pousser la TVA au-dessus du seuil symbolique des 20%. Le Président décide, le Parlement exécute. En théorie... Parce que les bras-cassés commandés par Christian Jacob (encore un Prix Nobel en devenir, celui-là) ont trouvé le moyen de ne pas être assez nombreux en commission des Finances à l'Assemblée pour voter le texte. Soit ils ne voulaient pas de la mesure, et il viennent de mettre un peu plus bas que terre leur leader et donc leur parti et donc leurs chances de réélection. Soit ils sont très très bêtes, ce qui reste une possibilité. Il paraît que, du côté de l'Elysée, ça gueulait sévère. Qu'est-ce qu'on aimerait être une petite souris des fois... Et voilà la dernière mesure à peu près forte du quinquennat qui part (probablement) en fumée.

Un bonheur ne venant jamais seul, Moody's a décidé d'appliquer le deuxième effet kiss cool à la France en menaçant de dégrader sa note à son tour, après que Standard & Poor's l'a fait en janvier. Toujours lors de son interview à la télé, Sarkozy avait pointé du doigt le fait qu'une seule agence avait enlevé le triple A de la France et que celle-ci était bien plus petite que Moody's qui, elle, avait laissé intacte la note du pays. On rigole, on se régale, c'est absolument délectable...

Mais Nicolas Sarkozy n'est pas qu'une victime des évènements, ni qu'un Président entouré d'incompétents notoires. Il peut également se révéler être à la tête de vrais salopards par moment. L'injure n'est pas utilisée par hasard ici. En effet, depuis des semaines, le pouvoir nous serine qu'avant d'être candidat à sa réélection, Sarkozy était surtout un Président en exercice et qu'il se devait de gouverner jusqu'au bout. Et celui-ci d'enchaîner sur des déplacements en province uniquement voués à débiner l'adversaire socialiste ou à vanter son bilan. Pas de nouvelle mesure à annoncer qui justifierait ces visites. Juste un peu de visibilité et de caresses dans le sens du poil. Mais là où le toujours Président montre qu'il est définitivement en campagne depuis des mois, c'est lorsque l'on voit les moyens qu'il met en oeuvre pour bien passer à la télévision. On connaissait les cars de militants UMP rameutés par dizaines pour serrer la louche présidentielle et crier des "Nicolas, on est avec toi" ou "ne lâchez pas, monsieur le Président". Et bien, on a passé un niveau dans la démagogie pur jus puisqu'à Lavaur (où Sarkozy déclinait les grandes lignes de sa politique familiale, si ça c'est pas de la candidature), le Président s'est fait acclamer par des enfants d'à peine 12 ans. Les images avaient pu être vues au "Petit Journal" de Canal +, mais aussi sur certaines chaînes d'information en continu. Des gamins agitant des drapeaux bleu-blanc-rouge, acclamant "Sarkozy, Sarkozy" sur son passage. D'après Rue89, c'est la directrice de l'ALAE (Accueil loisirs associé aux écoles) qui serait à l'origine de ce scandale. Des petits mots auraient été mis dans les cartables des enfants, afin que les parents donnent l'autorisation à leurs progéniture d'être endoctrinées. Sauf que le jour J, ce sont bien tous les gamins qui étaient alignés, drapeaux à la main.

En guise de conclusion, l'explication, extraordinaire, de Joseph Dalla Riva, adjoint au maire UMP de Lavaur, toujours sur Rue89. 'est éloquent : "J'ai souhaité, à la fois en ma qualité d'ancien enseignant du public, et compte tenu de mes convictions républicaines profondes, que les enfants inscrits à l'Alae se situant sur le parcours, puissent profiter pleinement de cette journée exceptionnelle. Le seul objectif était que ces enfants puissent voir le Président, le plus près possible afin qu'ils gardent de cet évènement un souvenir fort qu'ils pourront raconter encore en étant adultes. Compte tenu des contraintes de sécurité particulières, nous avons eu cette possibilité au dernier moment, ce qui explique certaines imperfections. Si je comprends les interrogations exprimées, je ne peux en revanche accepter la volonté délibérée de nuire, dont certains font preuve. Les sourires et les visages radieux lèvent toute ambiguïté et peuvent rassurer les parents. Les enfants n'ont pas agi sous la contrainte". Où l'on revient au qualificatif de "salopards"...

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Commentaires
B
cet épisode devait sans doute faire partie des séquences pratiques d'éducation civile et de morale . ?? l'URSS n'est plus loin !! bon j'exagère sans doute , mais je suis très choquée de l'utilisation des enfants des écoles publiques, même dans le cadre d'une assos. attachée à l'école , les parents ne font pas toujours la différence ... j'aime le reste du propos.
Petites phrases et grandes idées
  • Une petite lanterne, sans prétention, pour éclairer la politique et ceux qui la font. A mi-chemin entre le prestige de la fonction et le ridicule de certains débats, il y a tout un monde à passer au crible...
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