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Petites phrases et grandes idées
12 janvier 2012

De l'amalgame entre droite et gauche

waouuuA ne pas confondre avec l'article d'hier. Bien sûr, la lutte pour démontrer à quel point la droite et la gauche françaises sont différentes les unes des autres. Après tout, Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, personnage éminemment important de l'Etat, a déclaré que l'arrivée au pouvoir de la gauche en mai prochain aurait des conséquences "économiques et sociales comparables à une guerre". Si un homme de son importance le dit, c'est que, mazette, UMP et PS doivent être comme le jour et la nuit. Penchons-nous sur le sujet.

Si les points de divergences sont nombreux, la différence est, historiquement, socio-économique. La gauche entend mettre une société égalitaire en place, le socialisme étant, chez Marx, le stade nécessaire menant au communisme. La droite, elle, plaide l'économie de marché, l'offre et la demande, quelque chose comme la loi du plus fort. La mondialisation fait qu'un minimum de compétitivité semble requise pour l'économie nationale. Mais là où la droite entend faire de la France une nation de premier ordre, quitte à sacrifier parfois le bien-être de sa propre population, la gauche privilégie une politique sociale qui, forcément, va pénaliser l'économie nationale face à des pays qui, eux n'ont rien à foutre d'un quelconque droit du travail. En gros, pour forcer un peu le trait, la droite est prête à sacrifier une frange de la population pour que la place du pays reste dans le peloton de tête, tandis que la gauche est plutôt dans une logique "on coule tous ou on se sauve tous".

Or, aujourd'hui, si cette tendance au social face à la compétitivité se maintient légèrement, les politiques économiques des deux camps ne disposent plus d'une marge de manoeuvre nette, crise oblige. Dès lors, doit-on réellement donner tort aux tenants du "tous pourris" et du "toutes façons, c'est pareil" ? Oui, mais moins dans la doctrine que dans la pratique du pouvoir. Les personnes ne s'intéressant pas à la vie politique vont avoir tendance à opter pour une troisième voie, jugeant que ça ne coûterait rien de tenter un peu de nouveauté. Or, entre l'immobilisme de Bayrou et l'extrêmisme du FN, informer les électeurs des réelles répercussions d'un vote anticonformiste devient une nécessité.

 

Immobilisme contre bougeotte

 

Tout d'abord, il y a la tendance à des idées progressistes. Le mariage gay, l'homoparentalité, le rejet de l'Eglise dans le domaine public, la gauche veut imposer des thèmes nouveaux, mais qui peuvent faire peur à l'électorat de base. De plus, ce dont veut l'opinion publique, c'est du concret, de l'argent dans le porte-monnaie, du travail et de la sécurité. Avantages et désavantages du progressisme et du conservatisme. Tous les pays connaissent cela. Voilà pour la différence doctrinale, même s'il serait réducteur de ne parler que de cela. Sécurité, emploi, économie, fiscalité : sur tous ces thèmes, gauche et droite ne semblent pas se détacher de manière définitive.

Là où demeure, en revanche, un véritable fossé, c'est dans la pratique du pouvoir. D'abord, et quitte à hérisser le poil de quelques partisans UMP, les élus de droite sont, de très loin, plus mis en cause par la justice que leurs homologues de tous bords. C'est un fait avéré que n'importe quel recensement pourrait prouver sans problème. Sans s'abaisser à dresser un listing, il semblerait que taper dans la caisse ou placer les amis soit un sport bien plus pratiqué à l'UMP qu'au PS. Mais passons...

Puis, les deux partis majoritaires disposent de deux types de communication bien différents. Nicolas Sarkozy et François Hollande incarnent d'ailleurs très bien les particularismes de leurs camps. Le premier, comme son parti, bouge, change, raconte, fait l'actualité, tape le buzz... Le second est plus posé quitte à être accusé d'immobilisme, là ou son adversaire est taxé de bougeotte incontrôlée. En réalité, l'UMP est absolument obsédé par le changement, la réforme, la France en mouvement. Rachida Dati, pour défendre son bilan à la Justice, aime à rappeler qu'elle est la Garde des Sceaux qui a fait voter le plus de réformes. Et en quoi est-ce une bonne chose ? Le changement, d'accord, mais pas à tout prix ! Lionel Jospin, tout comme François Hollande d'ailleurs, n'a jamais été dans cette mouvance de la réforme pour réformer. Surtout quand certains textes votés sont ou jamais appliqués, ou voués à annuler une précédente loi. Ainsi, là où le PS aime créer l'évènement à chaque annonce, l'UMP chasse une actualité par une autre.

Ainsi, sans aller jusqu'à l'étude approfondie des programmes (qui sont bien différents, c'est entendu), la différence entre gauche et droite est marquée. Si les extrêmes veulent tout révolutionner, le centre, lui, serait paralysé par une absence de majorité pour gouverner. Le PS procéderait à un modelage par touches du pays tandis que l'UMP continuerait à bouleverser le paysage fiscal, social, sécuritaire, etc. Si un électeur n'est pas convaincu par la différence philosophique ou le clivage programmatique entre les deux partis principaux, qu'il jette un oeil aux différences d'exercice du pouvoir. Est-il préférable de changer le pays radicalement ou par à-coups ? Doit-on prendre le risque de mettre une caste au pouvoir ou un groupe moins charismatique et peut-être moins dur-à-cuire ? C'est un des éléments à prendre en compte pour le vote d'avril prochain et, surtout, c'est un des sujets de réflexion pour tous ceux qui considèrent, à tort, qu'il n'y a aucune différence entre la gauche et la droite.

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Commentaires
B
juste une remarque sur les "petites touches " le gouvernement actuel a procédé sur deux niveaux : l'un par l'intermédiare des "média" à coups d'annonces braillardes et mensongères, mais aussi en agissant par décret , un par ci , un par la, et quand une pièce maîtresse est retirée l'édifice s'effondre, et les gens sont pris dedans, ils réalisent seuleument dans quel piège ils étaient pris , et là il est trop tard.. Voir comment on détruit l'Education nationale , les <br /> <br /> hopitaux....
M
je me rappelle, petit, d'une couverture du nouvelle obs, je ne sais plus le dessinateur. il y avait un gamin et son père, ce dernier lui répondait "la gauche, je ne sais pas. mais la droite c'est ça" en montrant une ligne de CRS.<br /> <br /> en fiat pour ce qui est de l'UMP c'est que dans ce parti il y a une autre tendance qui peut le faire imploser. certaines idées sont clairement anti républicaine. et notre chef de l'état se comporte de plus en plus comme un prince. je ne sais plus quel observateur avait comparé son exercice avec celui de napoélon. de nombreuses similitude ont été relevé, y compris dans la vie privée: divorce,remariage et héritier...
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  • Une petite lanterne, sans prétention, pour éclairer la politique et ceux qui la font. A mi-chemin entre le prestige de la fonction et le ridicule de certains débats, il y a tout un monde à passer au crible...
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