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Petites phrases et grandes idées
9 décembre 2011

De cette autre élection dont on parle moins

hemic-13-pY'a pas à dire, on va se marrer en 2012. Bon, OK, les présidentielles ne seront sans doute pas les plus palpitantes de l'Histoire, mais ça reste l'élection la plus importante du calendrier politique. D'ailleurs, tiens, pourquoi la désignation du chef de l'Etat est-elle fondamentale ? Pourquoi le monde politique ne semble se mettre en branle que tous les cinq ans ? Naturellement, il y a plusieurs raisons à cela : le côté "télé-réalité", le réveil des médias, les boules puantes qui sentent un peu plus. Mais, politiquement, il y a une interrogation essentielle : l'élection législative, qui suit de très près la présidentielle, doit déterminer la majorité parlementaire et, par conséquent, le gouvernement. Pourquoi donc privilégier le seul sommet de la pyramide plutôt que toute sa base ?

Le Président de la République sera désigné début mai et la nouvelle Assemblée nationale connaîtra sa composition mi-juin. Sympa, ce petit laps de temps qui permet de donner un gros ministère d'Etat de l'environnement à Alain Juppé pour qu'il puisse en démissionner après s'être ramassé dans sa circonscription. En gros, le nouveau Président compose un gouvernement qui peut, hypothétiquement, être désavoué six semaines plus tard. Cette jolie aberration, nous la devons à... Lionel Jospin. Avec l'arrivée du quinquennat, les deux élections majeures tombent donc la même année. Mais, à l'origine, les législatives devaient arriver les premières. Le Premier ministre de l'époque a inversé le calendrier et, peut-être, creusé sa propre tombe.

Le fait est qu'aujourd'hui, les élections législatives sont devenues presque anecdotiques. Quel intérêt y aurait-il à élire un Président pour ne pas lui donner la majorité par la suite ? C'est logique et, de fait, c'est arrivé en 2002 et en 2007. En vérité, les électeurs connaissent très bien la personne pour qui ils vont voter à la présidentielle. Sa rhétorique, sa voix, son visage, même sa vie privée sont étalés sur tous les médias durant les six mois (minimum) qui précédent le scrutin. Or, aux élections législatives, c'est nettement moins le cas. Bien sûr, de nombreux députés jouissent d'une popularité locale qui leur assure un mandat. Mais lorsque l'électeur ne connaît pas les candidats qui se présentent par chez lui, il va avoir tendance, majoritairement, à s'exprimer en faveur d'un parti. Et souvent, à confier les rênes au Président fraîchement élu.

 

Réinversons le calendrier électoral !

 

Bien sûr, il existe la possibilité d'élire un Président d'un bord et une Assemblée d'un autre. C'est très hautement improbable, mais ça reste possible. Seulement voilà : l'idée chevaleresque et noble de la politique consiste à croire qu'elle est affaire d'idées avant tout. Or, comme on dit souvent, la présidentielle est la rencontre d'un Homme et d'un peuple. Afin de se mettre en adéquation avec une vision plus générale de la politique, ne conviendrait-il pas mieux de voter d'abord pour des idées puis pour une personne ? Si les législatives guidaient le résultat de la présidentielle et non l'inverse, n'aurait-on pas un meilleur reflet de ce à quoi le peuple français aspire ?

Avec les législatives en tête, les responsables des partis seraient bien obligés de parler de fond. Bien sûr, certaines boules puantes seraient lâchées ici et là. Mais il n'y aurait plus lieu de critiquer une personnalité isolée ou de mettre en avant sa stature internationale. Les débats tourneraient nécessairement autour des idées. Peut-être même que la proportion de minorités représentant un parti ou un autre serait plus étroitement surveillée. Si le fond doit vraiment prendre le pas sur la forme, une nouvelle inversion du calendrier électoral est nécessaire, de même qu'un espacement plus sérieux des élections législatives et présidentielles.

A quelques mois de ce double rendez-vous démocratique, il n'y en a que pour la présidentielle. Sa petite soeur législative n'aura droit à son instant médiatique que deux semaines avant son premier tour. Autant dire que les parachutages se multiplient, les petites discussions pour faire la place nette aux cadors sont de sortie, tout se passe pour le mieux dans les QG des partis. Donc au lieu d'avoir une élection basée sur les idées et les propositions, suivie plus tard par une présidentielle donnant les clés de l'Etat à une personnalité, nous nous retrouvons avec une élection limite animée par Benjamin Castaldi avec vote par SMS, suivie de législatives bourrées de petits arrangements entre amis. Ce serait pourtant si simple de remettre la politique sur le chemin de ses lettres de noblesse...

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Commentaires
V
La grammaire étant ce qu'elle est, le genre humain est qualifié par le terme "Homme". C'est peut-être regretable, voire contestable, mais c'est ainsi. "Petites phrases et grandes idées" s'excuse donc platement pour avoir oublié la majuscule au mot "Homme"... (Et rappelle qu'il apparaît difficile que l'élection de 2012 échappe à un mâle).<br /> <br /> Toutes les excuses de ce site à ses lecteurs !
B
élections présidentielles : rencontre entre les électeurs et un homme, gardons tout au masculin!!<br /> les filles y'a encore beaucoup de travail.....ils ne se rendent même pas compte de la "mâlitude" de leurs propos.
Petites phrases et grandes idées
  • Une petite lanterne, sans prétention, pour éclairer la politique et ceux qui la font. A mi-chemin entre le prestige de la fonction et le ridicule de certains débats, il y a tout un monde à passer au crible...
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