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Petites phrases et grandes idées
8 novembre 2011

De tous ces candidats qui pèsent à peine 1%

CHEVENEMENT%2520-%2520pourquoi%2520je%2520serai%2520candidatVous allez voir, on va rigoler. A chaque présidentielle, c'est pareil. Ca doit être Coluche qui a lancé le truc. en tous cas, il y a participé. On va avoir une flopée de candidats déclarés à l'élection présidentielle, tous aussi farfelus les uns que les autres. Des humoristes, des artistes, des architectes, différentes personnes issues de la société civile qui désirent faire leur petit buzz mais qui abandonnent avec moins de 50 signatures. Pourtant, la perspective de voir la France dirigée par une personne issue de la société civile présenterait un certain intérêt. Tant que ce n'est pas Dieudonné...

Mais, si l'heure n'est pas encore la leur, quelques politiques 100% pur jus montrent le bout de leur nez. Pas suffisamment puissants pour présenter une candidature qui péserait sur les favoris, mais juste assez forts pour négocier quelques circonscriptions voire un maroquin ministériel, ils menacent d'y aller et de piquer quelques suffrages qui pourraient cruellement manquer à l'arrivée. Pour mémoire, Lionel Jospin, en 2002, avait accusé la multiplicité des candidatures à gauche. A l'époque, Christiane Taubira, Jean-Pierre Chevènement, Noël Mamère ou encore Robert Hue avaient tous obtenu de 2 à 5%, privant peut-être Jospin d'une élection.

Depuis ce fameux 21 avril, les micro-candidats disposent d'un pouvoir de nuisance que l'accession au second tour de Ségolène Royal en 2007 a à peine atténué. La crainte de ne pas passer le cut est présente dans tous les esprits et le Président sortant est même convaincu que l'élection présidentielle se gagne au 1er tour. La défection, il y a plusieurs semaines, de Jean-Louis Borloo peut être vue de différentes façons. Mais serait-ce vraiment si absurde de découvrir que l'ancien ministre de l'Ecologie a simplement obtenu ce qu'il désirait, en exerçant la pression colossale de sa propre candidature ? Un Borloo candidat, c'était 5 à 8% des suffrages garantis, dont une très grande majorité piquée chez l'UMP. Alors, le candidat virtuel s'est dégonflé ou tout ceci n'était qu'un gros coup de poker ?

 

Un bluff, oui, mais de quel poids ?

 

Ainsi, donc, plusieurs candidats aujourd'hui déclarés pourraient très bien annoncer, dans les prochaines semaines, qu'ils renoncent pour diverses raisons. Parce qu'ils ne veulent pas faire perdre leur camp, parce que l'heure est aux nouvelles générations, parce que la conjoncture mondiale ne les mérite pas, etc. Premier sur la liste : Jean-Pierre Chevènement. L'homme que Lionel Jospin a nomément accusé d'être responsable de sa défaite s'est donc déclaré ce week-end. Au nom de son mouvement, le MRC qui dispose d'autant de membres que l'amicale de bridge de Goudelancourt-lès-Berrieux, le Che entend montrer à l'Europe de quel bois il se chauffe. De quoi être dubitatif. Il avait déjà fait une annonce comparable il y a des mois, pourquoi donc se répéter ? Parce que le PS n'a pas répondu à ses exigences ? Ou parce qu'il a eu une épiphanie et demeure persuadé d'être le sauveur ont la France a besoin ?

L'ancien ministre de l'Intérieur est, selon toute vraisemblance, la seule toute petite épine que le François Hollande aura dans le pied. Pas de Christiane Taubira, pas de multiplicité des candidatures à l'extrême gauche (Philippe Poutou et Nathalie Arthaud doivent culminer à 1,5% d'intentions de vote à eux deux), pas de dissidence : la route est dégagée pour le second tour. En revanche, le tenant du titre dispose d'une moitié de tableau plus relevée. Il faut dire qu'il n'a pas ménagé les partis satellites de l'UMP pendant son règne. Ainsi, il trouvera face à lui une Christine Boutin qui ne pèse, elle non plus, rien du tout, mais qui est avide de revanche. Selon toute vraisemblance, elle ne devrait pas se retirer et aller au bout. Hervé Morin paraît animé des mêmes sentiments. Lui aussi vexé d'avoir été écarté du gouvernement, il semble déterminé à porter haut les couleurs du Nouveau Centre. Ca promet...

La question reste entière quant au pouvoir de nuisance des micro-candidats. Combien pèsent réellement Jean-Pierre Chevènement, Hervé Morin, Christine Boutin ? Le premier peut-il réellement priver Hollande d'une présence au second tour et les deux autres ont-ils la capacité de ponctionner l'électorat de l'UMP ? Dans les deux cas, on l'aura compris, ce serait au profit du Front national et la victoire serait donc acquise pour le camp d'en face. Ils en prennent la responsabilité. Toujours est-il que, des conséquences de leur bluff jusqu'au poids de celui-ci, on en revient encore et toujours au 21 avril 2002. Date fondatrice de la politique d'aujourd'hui, dans la mesure où l'élection présidentielle représente l'alpha et l'oméga de toute séquence politique. Décidément, le fantôme du 21 avril n'a pas fini de hanter les esprits...

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  • Une petite lanterne, sans prétention, pour éclairer la politique et ceux qui la font. A mi-chemin entre le prestige de la fonction et le ridicule de certains débats, il y a tout un monde à passer au crible...
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