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Petites phrases et grandes idées
2 décembre 2011

D'une première attaque franchement décevante

sarkozy_marsan_fermeCeux d'entre-vous qui ont eu l'honneur et le privilège de lire l'article d'hier savent que "Petites phrases et grandes idées" tient en piètre estime les qualités morales de nos dirigeants. Preuve a été faite, à de nombreuses reprises, que se déjuger, manipuler et mentir sont le lot quotidien d'une majorité d'élus, qui va même jusqu'à croire que cela est nécessaire. En temps de campagne, le politicien de base (le terme, seul le terme, est masculin) passe au niveau supérieur et sort les vieux dossiers, les boules puantes, les attaques en règle. Lorsque celles-ci sont circonstanciées, cela est moins grave. On ne peut pas en vouloir à la droite d'avoir dézingué l'accord en mousse entre écolos et socialistes. En revanche, certaines polémiques naissent d'un petit rien, voire d'un gros rien-du-tout.

Dans la catégorie "née d'un petit rien", on a donc cette première attaque concertée du PS en direction du pas-tout-à-fait-encore candidat Sarkozy. Et, précisément, c'est sur ce qualificatif que le bât blesse. Ainsi, les troupes de François Hollande se sont invitées sur les ondes et dans les pages pour assurer qu'il était proprement scandaleux que le Président de la République utilise les colossaux moyens de l'Etat mis à sa disposition pour battre la campagne trois fois par semaine. Ou, plus exactement, pour y critiquer ses futurs adversaires. La critique est intelligente, en soi, puisqu'elle stipule bien qu'il n'est nullement reproché à Sarkozy d'aller faire son cirque et défendre ses mesures en province. Or, dès qu'il s'attaque aux propositions de l'opposition, il n'est plus dans son rôle présidentiel, mais dans celui de candidat. Et, même si c'est un secret de polichinelle, il ne l'est pas officiellement. Le PS n'essaye donc pas de convaincre l'autorité compétente afin qu'elle sanctionne Nicolas Sarkozy (il faudrait pour cela douter de la bonne foi présidentielle, le Président fait trois déplacements par semaine en province depuis le début de son mandat, et c'est naturellement exclu). Il manipule l'opposition. Comme d'habitude, lorsqu'un politique et un journaliste se parlent, ou lorsque deux politiques débattent, ce n'est pas l'un à l'autre qu'ils s'adressent, mais bien à celui ou celle qui regarde son poste de télé.

 

Sans ambition, sans impact

 

Bon, à la rigueur, admettons que le PS mette le doigt sur une pratique que Jacques Chirac et François Mitterrand avaient déjà utilisée pour leur réélection. C'est vrai qu'il est parfaitement scandaleux que l'actuel Président utilise son présidentiel avion et ses présidentiels moyens pour aller visiter une ferme où il vante son action et critique les propositions d'en face. L'UMP n'est quand même pas vraiment un parti de crèves-la-faim. C'est même le plus riche de France ! Mais de toute l'histoire des magouilles politiques, l'utilisation à des fins de campagne des fonds présidentiels n'est pas ce qui se fait de pire. On peut donc être légitimement déçu par la hauteur de l'attaque socialiste. Outre le fait qu'elle concerne la forme de la campagne et non un débat de fond, on aurait tendance à voir cet assaut trop petit. Sans ambition, presque inoffensif. Sans impact sur l'opinion publique. Les récentes déclarations de Claude Guéant ont sans doute causé plus de tort à l'UMP que cette pique inoffensive. Certes, il y a bien eu quelques membres de la team Hollande pour critiquer le verbe du ministre de l'Intérieur, mais ils ont été quelque peu discrets, ce qui peu se comprendre. De tels termes parlent pour eux-mêmes, les électeurs sauront faire leur choix le moment venu. S'ils veulent du rab de Sarkozy, ils savent qu'ils auront Guéant avec.

Mais alors, pourquoi attaquer de manière si peu convaincante et sans possibilité de réussite les déplacements du Président ? Cela laisse perplexe. Depuis sa formation et son annonce en fanfare, l'équipe du candidat socialiste n'avait pas mené d'offensive globale. Moscovici a écumé les matinales, Valls essaie de répondre sur le fond à Guéant (bonne chance !) et il convient de rappeler que Najat Belkacem et Delphine Batho sont porte-parole du candidat. Vous les avez entendues, vous ? Avec le temps, on en vient à regretter que le voeu de Nicolas Sarkozy ("un affrontement bloc contre bloc") ne se concrétise pas. Car si les attaques socialistes se concentrent sur les moyens ou le style de leurs adversaires, tandis que ceux-ci ne se privent pas de dégommer la moindre de leur proposition, les raisons de se réjouir ne vont pas être légion d'ici mai 2012.

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Commentaires
B
ben oui, ben oui , on attend mieux, plus combatif, mieux ciblé et bien argumenté..qu'ils (PS) n'attendent pas trop , il y aura de la déception,
Petites phrases et grandes idées
  • Une petite lanterne, sans prétention, pour éclairer la politique et ceux qui la font. A mi-chemin entre le prestige de la fonction et le ridicule de certains débats, il y a tout un monde à passer au crible...
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