Ils l'ont pas volé (semaine du 13/02 au 19/02)

Trophée "Christophe Rocancourt" du type indécrottable, incapable de contrôler ses pulsions : Jean-Marie Le Pen

On le sait, l'information a beaucoup circulé cette semaine, Christophe Rocancourt a encore été condamné pour avoir arnaqué une star. Bon, ce n'est pas exactement Mickey Rourke ou Madonna qui en est victime, mais Catherine Breillat, mais toujours est-il que l'incurable escroc a quand même tapé 700000 euros à la réalisatrice, profitant de sa faiblesse suite à un AVC.
Un peu plus tard dans la semaine, un autre multirécidiviste a pris un malin plaisir à s'adonner à son sport préféré : la provcation gratuite. Ainsi, Jean-Marie Le Pen, dont on ne répétera pas assez à quel point il est en roue libre depuis son départ de la présidence du FN, a tenu un meeting tendance "one-man-show" à Lille et n'a rien trouvé de mieux que de citer Robert Brasillach. Ce poète collabo, un homme absolument délicieux, avait notamment déclaré : "il faut se séparer des juifs en bloc et ne pas garder les petits".  Charmant. Il a gagné d'être fusillé, et pas pour ses idées mais plutôt pour ses actions. Ce bon vieux Le Pen, donc, a cru malin de citer délibérément, en le nomment, ledit Brasillach, puis de chanter le premier couplet de l'Internationale et de se vanter d'avoir cité Aimé Césaire. "Je vous ai donné votre pitance", a-t-il déclaré aux journalistes à la fin de son festival. Oui, il s'est ridiculisé une fois de plus, tout en faisant la démonstration de son absence absolue de pudeur. Il a amusé la galerie, ça devait lui manquer...

Manchette "Nicolas Sarkozy est candidat" du scoop éventé : Claude Allègre

C'est étonnant ce que l'on peut découvrir en consultant les sites de presse le dimanche. A moins d'une interview fracassante de Claude Guéant au JDD, les médias rivalisent d'ingéniosité pour trouver quelque chose d'intéressant à dire en ce jour du seigneur. Or, ce 19 février a été le théâtre d'une information d'une ampleur extraordinaire puisque Claude Allègre, ancien ministre et partenaire de tennis de Lionel Jospin annonce son soutien à Nicolas Sarkozy pour la présidentielle à venir ! Extraordinaire autant que surprenant puisque, non seulement l'ouverture pratiquée par le chef de l'Etat a pris fin il y a deux bonnes années, mais en plus Claude Allègre avait déjà été surpris sortant du QG de campagne du candidat Sarkozy... en 2007 ! Autant dire que l'information, loin d'être fraîche, est même périmée d'une campagne. Allègre a passé le quinquennat à passer du polish sur la carrosserie présidentielle, à baver devant la grâce, la splendeur et le charisme sarkozyste et, aussi un peu, à maintenir que le réchauffement climatique était une blague. Voilà que maintenant, il intègre carrément l'équipe de campagne du candidat-président-surtout-candidat. Il y a des soutiens qui valent bien des ennemis.

Couverture rouge "Pravda" de l'opération de communication à grande échelle qui ne prend pas de pincettes : Carla Bruni

Notre Marie-Antoinette à nous, Carla Bruni de la Sarkozye, a fait don de sa personne cette semaine en donnant non pas une, non pas deux, mais bien trois interviewes. D'abord à un des magazines les plus lus de France "TV Mag". Puis à un journal gratuit et donc extrêmement consulté "20 Minutes". Et enfin au plus populaire des quotidiens "Le Parisien". Après tout, cette énorme opération de propagande ne tombe que la semaine d'annonce de la candidature du Président. La ficelle n'est donc pas grosse. Surtout pas.
Et puis, il faut dire que l'ami Nico-le-Président doit avoir le sentiment de pouvoir compter sur son épouse plus que ce ne fut le cas en 2007. Et pour cause : Carla sait se montrer critique à l'égard de son mari. "Je suis à côté de mon mari à 100%". Merci, ça, on avait compris. Autre chose ? "Je regrette que le journalisme d’opinion prenne de plus en plus de place, au détriment du journalisme d’information. Les critiques systématiques sont insupportables, méprisantes". Avec Christophe Barbier comme ami personnel et un Figaro aux ordres, le candidat n'a pas beaucoup de souci à se faire. Globalement, en dehors de montrer son côté peuple et sa face sympa-comme-tout, les trois entretiens de Carla-la-fausse-ingénue ont été entièrement à la gloire de son cher et tendre. Naturellement, "Petites phrases et grandes idées" sait faire les choses comme il faut et a gardé les deux plus belles sorties de la Première Dame pour la fin. Attention, éloignez les enfants, c'est du brutal.
"Quand je vois ce qui se passe en Grèce, j’ai peur. J’ai moins peur en me disant que c’est lui le Président". Là, on a peur. Terriblement. Pas tellement d'être pris pour des cons, ça on a l'habitude, mais plutôt de voir la Carla la jouer contre-productive. Et puis, quand on lit la chose suivante, "je ne m’y connais pas tellement mais franchement, je trouve qu’il a tout bien fait", on se dit que c'est bien plus simple : on n'est tout simplement pas sur la même planète.

Déclaration "il y a 4000 mosquées sous Roissy" à l'emporte-pièce, raciste et grotesque : Marine Le Pen

Double dose de Le Pen cette semaine, avec le retour sur le devant de la scène du duo infernal du Front. Après avoir chassé les signatures, la famille de Saint-Cloud revient aux fondamentaux et s'attaque aux musulmans. C'est qu'il s'agirait de ne pas laisser Claude Guéant se balader seul sur ce terrain-là. Ainsi, à la manière d'une Philippe de Villiers en 2007 arguant que Roissy était un nid à terroriste, la Walkyrie a déclaré, sans ciller, que "l'ensemble des viandes distribuées en Ile-de-France" était "halal". Une pitrerie "totalement fausse", d'après les mots de Dominique Langlois, le président de l'Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev). Mais la candidate frontiste ne s'arrête pas là puisqu'elle veut rebondir sur un texte proposé par un député UMP, Nicolas Dhuicq, l'an dernier. Celui-ci demandait à ce que les consommateurs puissent avoir le droit de savoir si la viande qu'ils mangent est abattue d'une certaine manière. "Le consommateur a le droit de savoir ce qu'il mange. Il a le droit de ne pas manger de la viande abattue selon un rite auquel lui ne croit pas", expliquait ce brave monsieur.
Toujours prompte à défendre la veuve et l'orphelin, Marine Le Pen menace de porter plainte avec constitution de partie civile pour "tromperie sur la marchandise"...

Sujet "Eva Joly doit-elle abandonner" du serpent de mer que l'on retrouve en une tous les deux jours : la résolution de l'ONU contre la Syrie

Oui, enfin, ça y est, l'ONU passe à l'attaque, Bachar El-Assad va voir ce qu'il va voir, ça va faire du vilain, il va se retrouver en taule à La Haye en moins de temps qu'il... Comment ? Ah... Donc l'ONU a adopté une résolution "symbolique" condamnant la répression en Syrie. En gros : c'est pas bien ce que vous faites, les gars. La punition qui tue, la grosse artillerie. Naturellement, malgré son caractère désespérément inoffensif, quatre pays ont voté contre : la Corée du Nord, l'Iran, la Chine et la Russie. Démocratie quand tu nous tiens... Du coup, El-Assad doit bien rigoler et continue de balancer roquettes et troupes sur les insurgés. Cependant, des émissaires des diplomatiques chinoise et russes sont venus lui rendre visite. Et là, les choses deviennent plus sérieuses. Comme quoi, une fois de plus, démonstration est faite de l'inutilité de l'ONU dans la résolution des conflits. Et que l'on ne s'y méprenne pas : la chose est grave et triste.