Ils l'ont pas volé (semaine du 30/01 au 05/02)
Auréole "Bruce Tout Puissant" du débile qui hérite d'un pouvoir qu'il ne mérite pas et qu'il utilise comme un âne : la Russie et la Chine
Depuis des années, les observateurs et acteurs de la diplomatie mondiale pestent contre ce foutu droit de véto dont disposent les membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU. En gros, 170 pays peuvent voter une résolution lambda, si un de ces pays (Chine, Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, France) s'y oppose, elle ne sera pas appliquée. Point. C'est idiot, inique et énervant. Or, lorsque Bachar El-Assad passe des semaines et des semaines à fusiller son peuple, à tuer par centaines quotidiennement, le Conseil ne bouge pas parce que la Chine et la Russie l'en empêchent. Puis, alors que les "grandes" diplomaties amendent la résolution pour la rendre plus souple face aux réticences sino-russes, les deux pays continuent de poser leur véto à la moindre action onusienne en Syrie. Jim Carrey recevant des pouvoirs divins n'aurait pas fait plus stupide dans le très oubliable film "Bruce Tout Puissant". La Russie et la Chine ont des intérêts à défendre en Syrie qu'une intervention des casques bleus mettraient à mal. Et ces pays, si sages et puissants qu'ils ont la capacité de bloquer toute action mondiale, jugent que ces intérêts valent bien quelques sacrifices. Quelques milliers de sacrifices.
Civière "Jean-Pierre Chevènement" de la personne qui a cru, l'espace d'un instant, pouvoir aller au second tour : Marine Le Pen
En 2002, les sondages ont longtemps laisser planer l'hypothèse de voir Jean-Pierre Chevènement passer devant son ancien Premier Ministre. A l'arrivée, on le sait, c'est Jean-Marie Le Pen qui s'est chargé de l'affaire, l'homme-fort-de-Belfort finissant autour des 6%.
Depuis plus d'un an, les mêmes sondages croient pondre des scoops en or massif en bombardant Marine Le Pen première ou deuxième avec 25% des voix. Allez savoir s'il n'y aurait pas dans ce gonflage éhonté des intentions de votes à l'égard de la candidate frontiste quelque chose comme une volonté de pousser les électeurs vers le "vote utile". Toujours est-il que la fameuse pondération des enquêtes d'opinion a poussé Marine Le Pen et ses partisans à croire en une possible qualification de fifille pour le second tour de la présidentielle. Et puis la réalité a rattrapé observateurs naïfs comme militants remplis d'espoir. Non, Marine Le Pen n'ira pas au second tour en mai. Elle fera peut-être mieux que son père en 2002 en terme de score, mais les deux candidats des partis principaux finiront bien des années-lumières devant elle. D'ici à ce que, humiliation suprême, le FN soit encore battu par le Modem... Difficile de savoir si Marine Le Pen a réellement cru en ses chances mais, si c'est le cas, le coeur qu'elle a mis à défendre cette possibilité avait quelque chose de touchant. Presque pathétique...
Statuette "World Trade Center" du projet cinématographique racoleur, sans intérêt ni imagination : le film sur l'affaire DSK
En 2001, lorsque les tours jumelles new-yorkaises se sont effondrées, plusieurs producteurs ont dû se frotter les mains à l'idée du film lucratif que ce drame fournirait. La réalité dépassant la fiction, l'histoire était toute trouvée et le patriotisme américain conjugué avec l'émotion suscitée par l'attentat promettaient de belles recettes. Il aura pourtant fallu attendre 2006 pour qu'Oliver Stone réalise "World Trade Center", daubasse mélo avec Nicolas Cage qui aura rapporté 70 millions de dollars pour un budget de 63 millions. Un four.
Aujourd'hui, c'est le pourtant très respectable Abel Ferrara qui lance son projet : un film sur l'affaire DSK. On verse déjà une larme à l'idée de la nullité du résultat final. Mais en apprenant que ce serait ce bon Gérard Depardieu qui tiendra le rôle de l'ex-boss du FMI, on tombe des nues. Question : si un film sur l'affaire "Depardieu prend un avion pour des toilettes publiques" voit le jour, DSK tiendra-t-il le rôle du héros ? En tous cas, "Petites phrases et grandes idées" souhaite à Abel Ferrara le même succès qu'à Oliver Stone. A savoir aucun...
Entonnoir "Monty Python" de l'idée qui n'a aucun sens : l'anonymat des parrainages pour les candidats
Alors c'est 2012 et, comme tous les 5 ans, le Front national nous dit que c'est un scandale et que, bon, faudrait voir à arrêter les pressions sur les élus parce qu'en fait, si ça ne tenait qu'à eux, ils donneraient tous leurs signatures à Le Pen, père, fille, cousin ou grand-mère. Seulement, personne n'y croit à ce cri supposé dénoncer les élites et la peur de ces dernières de voir le Front national venir leur dire leurs quatre vérités.
Mais prenons la chose au sérieux et analysons cet argument de campagne. D'après le site du Conseil constitutionnel, environ 42 000 élus sont en situation de donner leur parrainage à un candidat à l'élection présidentielle. Et Marine Le Pen veut nous faire croire que si elle n'arrive pas à en convaincre 500 du bien-fondé de sa présence au premier tour, ce serait une défaite de la démocratie ? Mais de quel cerveau malade est sorti cette idée d'une bêtise confondante ? Si 1,2% des élus de la République ne veulent pas vous donner leur parrainage, vous ne méritez pas de soumettre votre projet aux Français, pressions ou pas.
Or, cela n'aura échappé à personne, le Front a déposé une question prioritaire de constitutionnalité (oooooh) sur la possibilité de rendre les parrainages anonymes. Dans un souci de démocratie, vous comprenez ? Mais quelque chose chiffonne nos cerveaux de personnes un poil moins stupides que la moyenne. Les personnes supposées donner leurs signatures aux candidats sont bien des élus ? Ils ont reçu les votes d'électeurs ? Electeurs qu'ils sont censés représenter ? Or vous n'avez pas envie, vous, de savoir à qui votre maire, votre député, votre conseiller général à donné son soutien ? En tant que représentant d'un corps électoral, ne doit-il pas rendre des comptes à ceux qui ont voté pour lui. Mais, chère Marine Le Pen, l'anonymat des parrainages serait tout à fait antidémocratique. Or, le Conseil constitutionnel a trouvé la requête de la candidate frontiste acceptable et a promis de se prononcer sur le sujet avant le 22 février. Rien que le fait de se pencher sur la question montre bien que les "sages" sont capables de donner raison au FN. Et plonger notre vie politique encore un peu plus dans la guignolade.
Maillot "Stéphane Guivarc'h" de l'art d'être au bon endroit au bon moment : les salariées de Lejaby
Vous vous souvenez de Stéphane Guivarc'h ? Mais si, l'attaquant de l'équipe de France qui a trouvé de bon goût de faire le pire match de sa carrière en finale de la Coupe du Monde. Ce joueur ne courrait pas vite, ne sautait pas haut et n'était pas très doué techniquement. Mais il avait une espèce de sixième sens pour ce qui concernait le placement. Il marquait deux buts par matches juste parce qu'il était là où le ballon finissait par arriver après cinq contres et deux poteaux. Un type en or, ce Guivarc'h. Du genre à élever la notion de chance au rang d'art.
Les salariées de Lejaby, elles, ont longtemps cru devoir mettre la clé sous la porte et aller pointer au Pôle Emploi. Oui mais voilà, elles disposaient dans leur lutte pour leur survie de deux avantages. Le lieu, d'abord, puisqu'elles officient à quelques encablures du lieu d'élection de Laurent Wauquiez. Trop belle opportunité pour le secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur, lequel s'est mis en quatre pour trouver un repreneur à l'usine. Et puis le temps a également joué en faveur de nos ouvrières, puisqu'elles ont eu la "chance" de se trouver en pleine galère au milieu de la campagne présidentielle. Résultat : défilé de caméras, de politiques, de repreneurs potentiels. Jusqu'au jour de grâce où Wauquiez entre, toute parka rouge dehors (faut faire peuple dans une usine), et annonce aux salariées que, ça y est, il a trouvé quelqu'un prêt à investir dans leur savoir-faire.
En réalité, il s'agit d'un sous-traitant de LVMH que Bernard Arnault a sous-traité pour reprendre l'affaire. Peut-être une fleur à son pote Sarkozy. En tous cas, les Lejaby peuvent considérer que, dans leur malheur, elles ont su se trouver au bon endroit au bon moment. Tant mieux pour elles, en espérant que les affaires reprennent.