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Petites phrases et grandes idées
25 novembre 2011

De ces rumeurs qu'il nous faut vérifier

Sans titreLe quinquennat de Nicolas Sarkozy semble voué à rester dans l'Histoire. D'abord parce qu'objectivement, il a été le cadre d'une crise économique majeure, gérée avec les pieds. Ensuite parce que deux semaines ne peuvent pas s'écouler sans qu'on entende un membre de la droite braire une proposition qui fait hurler tout le monde avant d'être abandonnée. Enfin, parce que la personnalité même du Président prête à discussion, tant elle semble changer fréquemment. Ainsi, de nombreux fantasmes se créent autour de la gestion du pays, des rumeurs que nous allons, ici, vérifier en faisant passer "Petites phrases et grandes idées" en mode omniscient.

 

- Sarkozy gouverne au doigt mouillé : VRAI

Un sondage a plus d'influence sur le chef de l'Etat que n'importe quel ministre ou expert. C'est bien simple : personne ne semble réellement avoir un minimum de pouvoir de conviction sur lui. Il fait ce qu'il veut, et certaines idées semblent lui venir entre le café et le croissant. Comme ça, inspiration divine. Dernier exemple en date : renier sa proposition phare de 2005 d'autoriser le droit de vote des étrangers aux élections locales. Evidemment, toute la marmaille droitière, de Wauquiez à Mariani, lui emboîte le pas et critique cette mesure qui figure dans le projet du PS. Et si demain la gauche propose le paquet fiscal, il s'y opposera aussi ?

 

- L'UMP est en ordre dispersé derrière le Président : FAUX

Une rumeur a traîné il y a quelques semaines, prétendant que plusieurs responsables de l'UMP verraient d'un bon oeil que Nicolas Sarkozy ne brigue pas un nouveau mandat. Motif : Alain Juppé est plus populaire dans les sacro-saints sondages. Faut-il être crédule et avoir la tête vide pour toujours suivre aveuglément lesdits sondages (cf.: paragraphe du dessus). Non, en réalité, la majorité a bien compris que sa meilleure chance de garder le pouvoir restait le Président sortant. La preuve réside dans le soutien inconditionnel de chaque mot prononcé par le taulier. Les convictions sont ce qu'elles sont et, à l'occasion, un Homme politique a le droit d'en avoir une ou deux. Mais quand il s'agit de garder son siège de député, on se range derrière le guide suprême et on le soutient mordicus avec l'espoir que, sur un malentendu, il garde son fauteuil.

 

- Nicolas Sarkozy a mis fin aux paradis fiscaux : FAUX

Alors là, il s'agit d'une légende née un soir à Philadelphie et relancée à Cannes. Curieusement, à chaque fois pendant le G20... Un petit monsieur à talonnettes nous a dit que "les paradis fiscaux c'est fini". Une autre rumeur voudrait qu'il se trouve un ou deux lecteurs du Figaro pour le croire. Impossible ! Le lecteur du quotidien de Serge Dassault sait faire la part des choses. Ou pas.

 

- Le socle idéologique de la droite est solide : VRAI

Basé sur le culte du libéralisme économique et la revendication hypocrite de la méritocratie, l'idéologie de l'UMP peut se résumer en une phrase caricaturale mais assez juste : laisser dans la merde ceux qui le sont déjà, et travailler avec les autres. Soit lâcher du lest pour maintenir la compétitivité du pays. Le triple A, les exportations, les profits des grandes entreprises, tout ça... La suppression de la carte scolaire, pour ne citer que cet exemple-là, va parfaitement dans ce sens.

 

- Nicolas Sarkozy est sous la menace de Marine Le Pen pour l'accession au second tour : FAUX

On a déjà eu l'occasion d'expliquer toute la difficulté qu'aurait la présidente du FN à élargir sa base électorale. A trop se disperser, elle finit même par légèrement agacer en interne. Admettons donc qu'elle atteigne le score qu'avait fait son père en 2002, soit environ 16%. Cela constituerait un exploit en soi. Mais comment croire que le Président sortant puisse tomber si bas dans les suffrages. Qu'il ne refasse pas les 20% de 2007, soit. Mais perdre la moitié de ses électeurs, ce serait du jamais vu. De plus, la crainte de voir le FN au second tour reste grande dans l'imaginaire collectif et il y a donc de faibles probabilités de voir un vote contestataire en sa faveur. Que Nicolas Sarkozy et ses partisans se rassurent, il l'aura son affrontement gauche-droite au second tour.

 

- Jean-Louis Borloo a quitté le pays : A PRIORI FAUX

Ministre d'Etat, ministre de l'Environnement, numéro deux du gouvernement : Jean-Louis Borloo a commencé le quinquennat en succédant à Alain Juppé à un poste excessivement prestigieux. Quatre ans plus tard, quand il retire son embryon de candidature à la présidentielle, tout le monde s'attend à le voir jouer un rôle important dans la précampagne sarkozyste. Or, le leader des radicaux valoisiens a complètement disparu du paysage politique ! Il y a de fortes chances de le voir revenir avec un livre à la main, mais son indécision et sa vraie-fausse rébellion face au pouvoir l'ont peut-être attiré dans une de ces traversées du désert que connaissent les politiques à l'occasion.

 

- La France a la droite la plus bête d'Europe : PROBABLEMENT FAUX

La célèbre citation de Guy Mollet, reprise à son compte par le RPR lors d'une campagne de 1998, fait encore parler aujourd'hui. La valeur étalon de jugement politique, aujourd'hui, réside dans la capacité des pays à gérer la crise. De ce fait, on peut d'ores et déjà établir que la Grèce a la gauche la plus bête du monde. Quant à la droite, elle a longtemps échappé au débat tant la gouvernance de Berlusconi était au-dessus du lot (ou au-dessous, c'est selon). Désormais, la question se pose. Et très sérieusement. Les droites qui gouvernent leurs pays respectifs font, a priori, comme elles peuvent pour sauver les meubles. Grande-Bretagne, Italie, Portugal et Espagne ont renvoyé, plus ou moins récemment, leurs gauches dans l'opposition. Ces pays rejoignent donc l'Allemagne et la France parmi les "grands" pays dirigés par la droite. En réalité, il ne reste plus beaucoup de pays européens disposant d'une gauche majoritaire. Les joies de l'alternance... Parmi tous ces candidats, donc, on peut d'ores et déjà exclure l'Italie et l'Espagne qui n'ont pas eu le temps de faire leurs preuves (même si la droite espagnole, dans l'opposition, a démontré une folie dans les propos assez peu commune). Excluons également l'Allemagne, trop sobre pour être élue, et le Portugal, trop discret également. Restent la France et la Grande-Bretagne. Cette dernière a débuté en fanfare avec quelques petites affaires autour d'écoutes et de tabloïds assez croustillantes. Cependant, elle a su faire le dos rond depuis. Si l'on devait juger au sein des grandes économies européennes, la France disposerait peut-être d'une des deux droites au gouvernement les plus nulles et bêtes d'Europe. Mais le trophée ne peut décemment pas échapper à la République Tchèque, à la Pologne, voire à la Russie si l'on veut extrapoler la géographie. Leur fervent catholicisme, leur homophobie, leur misogynie sont autant d'arguments qui permettent, objectivement, de leur remettre le prix de droites gouvernantes les plus dangereuses et méchantes d'Europe.

Voilà, "Petites phrases et grandes idées" est toujours heureux de lever le voile, de défendre la vérité et de mettre fin à certains ragots injustes qui décrédibilisent notre UMP nationale. Que les tenants de la neutralité journalistique se rassurent, la gauche aura droit aussi, bientôt, à sa défense. Parce que c'est trop facile de dire des saloperies sur les politiques, caché derrière un clavier et un pseudonyme...

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  • Une petite lanterne, sans prétention, pour éclairer la politique et ceux qui la font. A mi-chemin entre le prestige de la fonction et le ridicule de certains débats, il y a tout un monde à passer au crible...
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